Test -Across the Grooves - par Nova-Box

Alors que j’écrivais déjà quelques lignes pour Nova-Box l’année dernière dans les mêmes conditions que pour cette présentation d’Across the Grooves, je retrouve une partie de l’équipe, Goeffroy et Camille, pour leur nouveau jeu, qui dès le premier trailer balancé sur la toile il y a quelques semaines, coupe avec l’ambiance de leur précédente aventure, Seers Isle.

Une formule toujours aussi efficace

Toujours sous forme d’un roman graphique, le studio nous emmène cette fois ci à découvrir le monde d’Alice, au coeur même de Bordeaux. De sa vie monotone de salarié de bureau à l’élément déclencheur étrange, un vinyle reçu par courrier de son ex, qui la propulse dans un passé éthéré et très vite, dans une réalité alternative à sa propre vie. Sur le principe de nombreuses oeuvres marquantes qui existent sur le voyage temporel (Un jour sans fin, Erased, Life Is Strange), Across the Grooves donnera l’occasion de vivre les choix d’Alice et donc des vôtres, pour retrouver Ulysse, son ex compagnon, et comprendre l’origine de ce vinyle. 

On retrouve à la direction artistique Nicolas Fouqué, Goeffroy Vincens à l’écriture et le collectif Illustrason (dont Camille) à la composition, tous déjà présent sur le très beau Seers Isle. Une équipe qui semble stabiliser les envies du studio. Pour le meilleur ? 

15 minutes pour être emporté

Après une présentation d’une quinzaine de minutes sur le tout début du jeu et ceux malgré une première monture loin d’être définitive, on peut déjà percevoir plusieurs points qui personnellement m’ont satisfait. 

Visuellement, Nicolas Fouqué a fait un très bon travail. Plus proche de la photographie que sur ces précédents travaux, l’aspect brushé de l’artiste pourtant toujours présent, semble nous plonger bien mieux dans le décor. Les volumes sont maîtrisés, les situations plus impactantes. Et en plus si vous êtes bordelais, vous risquez d’avoir une impression de déjà-vu !

Pour ce qui est de l’histoire, Geoffroy m’a promis de belles choses et de quoi vivre des situations plus proches de Along the Edge. En me citant en exemple G.R. R. Martin, son approche du scénario cette fois ci, s’apparente plus au travail du jardinier dont l’écriture évolue avec une part d’inconnu plutôt que comme un architecte dont le travail sera parfaitement connu de A à Z, ce qui mènera à des embranchements de scénarios moins linéaires, plus organiques.

Pour ce qui est de la partie jouée, Alice et tous les personnages introduits sont tout de suite identifiables. Ulysse, en homme mystérieux et fuyant, sous la lueur des néons des nuits bordelaises est un vrai coup de coeur !  La palette des personnalités fait plaisir à voir et promet des discussions intéressantes. Cette histoire de vinyle irrationnel s’introduit parfaitement sur ce premier quart d’heure et donne lieu à une autre partie du jeu qui m’a clairement enthousiasmé : la composition !

La musique au cœur du jeu

Comme pour leur précédent jeu, Nova-Box a fait appel au collectif Illustrason pour proposer une musique adaptative qui s’accordent à nos choix et à l’ambiance de chaque scène, ce qui avait déjà rendu Seers Isle si atypique. En prime, l’équipe expérimente sur des parties chantées, là encore adaptatives et plus ou moins interactives. La scène se joue, la voix blues et feutrée d’une femme nous raconte ce qu’il se passe pendant qu’on fait défiler les tableaux en cliquant à l’écran (quand on n’oublie pas qu’il faut le faire). Sans crier gare, un choix nous est proposé. Comme par magie, la chanson s’adapte et continue l’histoire tel qu’on l’a voulu. J’imagine que ça sera plus parlant une fois la souris en main et une fois la formule fluidifiée mais cet ajout nova(teur) a quelque chose de déjà très séduisant.

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