Test - Along the Edge

Along the Edge est un graphic novel de la société bordelaise Nova Box. Un jeu que vous avez pu testé au dernier festival Animasia pendant l’Indie Game Factory. Le jeu étant dispo sur steam depuis le 16 octobre 2016.

Ayant remporté le prix de la meilleure direction artistique au festival Animasia, je me suis intéressé à son cas rapidement.

La beauté de la chose

Parmis le nombre important de jeux que j’ai pu faire, rares sont les jeux à m’avoir laisser en admiration devant leur écran titre. Il y avait Street of Rage, Dragon Quest XVIII, Uncharted ou encore Xenoblade Chronicles pour ne citer qu’eux. Leur point commun, un thème musical accrocheur qu’on doit pour Along the Edge, au très inspiré Charles-Henry Martin. Quelques notes de piano résonantes, complainte nocturne d’un Chopin réanimé.

L’histoire

Cette histoire d’héritage que relate le jeu, le personnage principal qu’est Daphné, cette enseignante trentenaire un peu morose et cette empreinte surnaturel, font de Along the Edge un jeu très agréable à suivre. Comme le jeu s’articule sur des choix à faire et sur une vision plutôt personnelle du personnage principal, je trouve assez peu intéressant d’en parler ici. Je vais plutôt noter mes impressions et mes quelques déceptions quant à la structure du récit.

Si l’histoire qui se déroulait sous mes yeux m’a charmé, par son aspect mature et étonnamment anthropologique, face à ce village où le folklore local a construit des relations humaines ambiguës dissimulant de vieilles histoires, j’ai été un peu désarmé par l’arrivé trop rapide de certains choix qui sont un peu tombé à l’eau. Le manque de matière s’est fait ressentir et m’a empêché de créer une complicité avec le personnage principal. Un autre point m’a un peu gêné. C’est ce choix, pourtant compréhensible, de faire apparaître lors des décisions à prendre, un logo censé représenter le chemin que prend le personnage de Daphné en agissant de tel ou tel façon. Cela donne l’impression d’avoir des choix moraux un peu trop dirigistes et manichéens.  Ce qui m’a amené, inconsciemment à choisir un chemin que j’avais envie de voir pour me représenter l’héroïne.

Je suppose que grâce à cette astuce visuelle il est ainsi plus simple de refaire le jeu. Mais cette fois-ci en choisissant chaque chemin aux conséquences très différentes. Mais typiquement, sur le genre “Visual Novel”, le premier ressenti et le premier parcours de l’histoire me suffit amplement. Il me permet de garder l’impression d’avoir mérité la fin du jeu, sans notion de bon ou mauvais choix.

Une ambiance travaillée

Le jeu Along the Edge me rappelle un certain Hotel Dusk du regretté studio Cing, lui non plus n’était pas sans défaut mais j’ai pourtant développé une sympathie qui me fait garder un très bon souvenir de ce dernier. Car heureusement comme lui, Along the Edge baigne dans une ambiance séduisante, ne serait-ce que graphiquement. Comme une succession de peintures au couteau ou de croquis aboutis de graphiste où les couleurs explosent et exposent des cadres somptueux. Le jeu peut aussi compter sur des personnages reconnaissables et finalement attachants sur la fin de l’oeuvre. Ils auraient d’ailleurs peut-être mérité le même traitement graphique que Daphné pour leur donner un peu plus de vie. L’ambiance sonore et la musique, subliment le tout en donnant cette impression de nostalgie et de rêverie qui lui va si bien.

Comme un bijou du passé, Along the Edge brille et fascine. Il est vrai qu’il a quelques défauts gênants qui empêchent de totalement s’embarquer dans une oeuvre pourtant unique. Mais il est une promesse de richesses visuelles et sonores qui mérite amplement qu’on s’y attarde.

Auteur : Thibaut Le Gentil

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