Test - The Figment

INTRODUCTION

Créé par les danois de Bedtime Digital Games, Figment est un jeu d’action-aventure avec des mécaniques de puzzles en vue isométrique (vue au dessus de l’action). Créé comme un patchwork d’objets entremêlés qui façonnent une route semée d’obstacles pour les héros, Dusty et Piper, le jeu se présente en tableaux colorés vivants qui sont connectés les uns aux autres. Cette créativité visuelle permet ainsi de découvrir plusieurs segments très différents qui fourmillent d’idées et de puzzles plutôt inventifs : des jeux de mémoire, des outils à collecter, des objets à déplacer ou à faire interagir, Figment multiplie les situations sans trop opposer de difficulté. Le jeu vous permet quand même de compléter des puzzles cachés dans le décor pour vous permettre de collecter des orbes qui sont censé vous en apprendre plus sur le personnage principal par des petites vignettes légendées. Un petit plus qui s’avère trop décousu pour être vraiment pertinent pour l’histoire mais si vous aimez vous donner du mal pour compléter un jeu, c’est un plus.

Figment est joliment exécuté et plutôt très inventif dans ses décors

UN UNIVERS FOISONNANT

Si Figment n’était qu’une suite de puzzles, il serait déjà bon mais, ce qui va faire la différence c’est son univers foisonnant qui représente l’intérieur de la psyché d’un homme ayant subi un accident. Dusty, cette poupée mignonne mi-ours et son acolyte Piper l’oiseau bavard, forment un duo amusant fait d’échanges, de directives, d’encouragements et de jeux de mots. On apprécie leurs interactions mais il y a un soupçon d’indifférence qui se crée à cause du manque d’informations quant à leur identité ou leur relation l’un pour l’autre.

C’est donc un monde d’îlots endommagés et chaotiques que l’on parcourt avec interrogation dans Figment. Peu nombreux mais visuellement impressionnants, les niveaux arborent un crayonné enfantin et une esthétique surréaliste où les objets du quotidien servent d’escaliers, de maisons ou de mécanismes divers. Et c’est là tout l’incroyable travail du studio puisque chaque décor implique un vrai travail de game design et de sound design en rapport direct avec les pensées de Dusty et sa bataille contre “son monde intérieur”.

Figment fait intervenir un bestiaire bien particulier qui se présente comme la manifestation physique de vos peurs : araignées, maladies, dentiste, le temps qui passe, etc. En plus donc d’offrir des ennemis plutôt amusants, il donne vie aux décors avec une musicalité encore rare dans le jeu vidéo. Tout le décor est fait de musique, une goutte qui tombe, une maison-trompette au détour d’un chemin, un éclair dans le ciel qui ajoute tour à tour des couches de sonorités et de rythmes sur la superbe musique accompagnant l’aventure. Même les Boss ont un lien avec la musique puisqu’ils ont droit à leur propre chanson qui feraient passer vos combats pour des comédies musicales. Très énergisant !

Les combats parfois étriqués sur les îlots n’en restent pas moins une simple formalité.

Le dernier niveau, plus impactant, est vraiment une merveille.

CONCLUSION

Durant les 5-6 heures de jeu qu’il m’aura fallu pour parcourir Figment, je ne peux qu’applaudir la cohérence du jeu qui, au delà d’un temps-mort ou deux pour finir une énigme ou du choix discutable des orbes de souvenirs, fait preuve d’une fluidité très agréable qui cumule des décors rafraîchissants, une bande originale entraînante et une histoire de fond originale à défaut d’être très explicitée. Il me rappelle à certains jeux en étant un savant mélange entre un Bastion (Supergiant Games) moins exigeant et un Deponia (Daedalic Entertainment) plus poétique. C’est donc une très bonne pioche du côté de la multitude de jeux indépendants qui s’enchaînent dans le média. En plus d’être disponible sur PC, il est arrivé fraichement sur la Nintendo Switch et très probablement prochainement sur le reste des consoles de salon.

Auteur : Thibaud Le Gentil

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